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Nadine Legrand

Étrange confusion

Toutes les bonnes choses ont une fin, même la rédaction d'un premier roman. Une fin qui allait contre toute attente me plonger dans la confusion la plus totale, dans une sorte de brouillard épais, à la fois enveloppant et angoissant.


J'avais toujours cru que la concrétisation, même partielle, de mon rêve me comblerait de bonheur et me plongerait dans une sorte de plénitude cathartique. Pourtant, malgré le fait que j'avais attendu ce moment avec une impatience quasi fébrile, je devais bien avouer que lorsque j'écrivis la dernière ligne de 'Bug it', mon premier roman, je ne fus pas submergée par la joie, loin de là.

Bien sûr je ne vais pas être hypocrite et vous dire que je n'étais pas fière de moi. J'avais réussi à écrire un livre, à créer une histoire de toutes pièces, ce qui était un accomplissement en soi, mais je fus aussi et surtout envahie par une sensation de vide immense. Un sentiment auquel je ne m'étais pas préparée et qui allait me troubler au plus haut point.

Ce projet qui m'avait portée, qui avait occupé mes journées et mes week-ends pendant des mois n'était plus.

Je me retrouvais à nouveau sans but, sans moteur, sans cette merveilleuse source d'énergie qui m'avait comblée et revigorée pendant tout le temps qu'avait duré la rédaction de mon roman. Heureusement cette sensation ne perdura pas bien longtemps et les idées ne tardèrent pas à se bousculer dans ma tête.

Depuis le début, je savais en effet que 'Bug it' aurait une suite, j'avais donc inconsciemment préparé l'après, prévu un autre projet pour me structurer et me stimuler intellectuellement. Le problème qui se posait désormais à moi, c'était mettre mes priorités.

J'étais tiraillée entre l'envie de me consacrer à la publication de ce premier volet et celle de me remettre au clavier pour écrire la suite de l'histoire.

En fait, si je veux être tout à fait honnête avec moi-même, je crois que j'étais surtout terrifiée à l'idée que le monde de l'édition pût juger mon histoire inodore, incolore et insipide, j'étais surtout terrorisée à l'idée que personne n'eût envie d'investir dans mon projet.

Alors, j'ai commencé par lire plusieurs articles sur la publication d'un premier roman, et j'avoue que ce que j'y appris n'allait guère me remonter le moral. À lire tous ces articles, il était absolument illusoire d'espérer être publié(e), les statistiques étaient affligeantes : seul un manuscrit sur dix milles retenait l'attention des professionnels... Autant dire que ce n'était pas gagné d'avance.

Frustrée par mes récentes découvertes, je me suis dit que le mieux serait peut-être de passer par l'auto-édition, de me concentrer sur la rédaction de la suite de 'Bug it' et de m'atteler en parallèle à la traduction du premier volet en anglais, afin de toucher un public plus large.

Tout semblait parfaitement clair dans ma tête, je n'avais plus qu'à me lancer, sauf que...

Au moment de franchir le pas, je fus à nouveau envahie par les doutes et je décidai de postposer la publication de mon livre et de le faire lire à d'autres personnes de mon entourage, des personnes de formation et d'âge différents, afin de savoir à qui mon roman était susceptible de plaire.

Après plusieurs semaines d'attente, je reçus les premiers avis, et alors que ceux-ci étaient positifs et encourageants, je n'arrivais toujours pas à me lancer. Je crois que c'est le caractère persistant de ma réserve qui m'a finalement ouvert les yeux et qui m'a fait comprendre qu'il y aurait toujours une bonne raison pour ne pas franchir le pas.

Alors je me suis dit que si mon rêve était d'écrire, d'être publiée et d'être lue, ce rêve ne pourrait jamais se réaliser si je ne me jettais pas à l'eau. Après tout ne dit-on pas que qui ne risque rien n'a rien.

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