Son exemplaire sous le bras, Max fait la queue devant le stand de l’éditeur.

Quinze personnes le précèdent. Il soupire, il n’est pas près de l’avoir sa dédicace. La rançon de la gloire, songe-t-il. Une notoriété acquise en quelques années à peine.

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Trois ouvrages, voilà ce qu’il aura fallu à l’auteur pour passer de l’anonymat à la célébrité. Il est partout. Impossible de taper son nom sur Internet sans voir apparaître un nouvel article, une nouvelle émission, une nouvelle interview.

Une interview, c’est précisément ce que Max est venu lui demander. Un petit coup de pouce pour l’aider à lancer son podcast « Meurtres sous scalpel ». La combinaison parfaite, il en est convaincu, même s’il lui sera difficile de faire mieux après ça. Mais ça, Max s’en fiche. Il voudrait juste exister l’espace d’un instant. Que son nom suscite enfin le respect, et se débarrasser de l’étiquette de loser qui lui colle à la peau. Il n’en peut plus de tout ce mépris. Il voudrait leur crier d’aller se faire foutre, tous autant qu’ils sont. Leur hurler qu’il est tout sauf débile. Mais c’est peut-être ça le problème. Peut-être devrait-il se mettre au niveau de tous ces niaiseux qui l’entourent. Publier des vidéos à deux balles sur les réseaux sociaux, pour faire le buzz, comme ils disent. Mais il n’est pas assez con pour ça ou pas assez intelligent. Allez savoir…

Les minutes s’égrènent, interminables.

Ils sont encore dix devant lui, tous plus pathétiques les uns que les autres.

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–  Mais comment faites-vous, Docteur ? 

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À croire que la seule chose qui les anime c’est de serrer la main de l’homme qui manipule la mort au quotidien pour se donner un petit coup d’adrénaline. Alors que lui a quelque chose de concret à lui proposer. Un projet qui s’inscrit parfaitement dans son parcours actuel, ou qui ne dénoterait pas en tout cas.

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